Non aux kilos, oui au sport !

Aujourd'hui a été pour moi une véritable prise de conscience sur plusieurs sujets.

J'ai parlé de ma boulimie à ma sœur depuis quelques jours déjà, et nous avons à nouveau abordé le sujet cet après-midi. En fait, j'essayais de trouver la cause de problème car j'avais lu sur de nombreux forums et articles qu'il y avait une raison, un déclencheur de la boulimie. Pour moi, j'étais la seule responsable, j'avais juste des envies de me gaver sans raison apparente, jusqu'à avoir mal au ventre, quitte à manger des choses que je n'aimais pas particulièrement. Je pensais à une seule chose pendant mes crises :  manger. Je pensais (et je le pense toujours encore un peu) que je n'avais juste pas de volonté. Le truc c'est que je n'ai pas de problème en général dans la vie, et je n'en ai jamais vraiment eu, donc je ne comprenais vraiment pas d'où cela pouvait venir. J'avais une vague idée sur le sujet, mais je ne voyais pas de réel lien au début : ma mère.

Depuis toujours, son regard est super important pour moi et je sais que par rapport au poids, il y a certaines "normes" dans la famille, enfin ce que je veux dire c'est que c'est totalement impensable que quelqu'un soit gros. Je sais que ma mère regarde souvent ce que je mange, qu'elle surveille si je me ressers, si je prends de grosses quantités etc... L'été, quand je passe en maillot devant elle, je sais qu'elle va regarder comment je suis, un peu trop grosse ou non, et que, même si elle ne le dit pas forcément à chaque fois, elle pense quelque chose si c'est le cas. Selon ma soeur (qui s’intéresse beaucoup au comportement des gens, à leurs réactions au quotidien et à la psychanalyse) c'est là toute l'origine du problème : je me sens jugée par ma mère. Et en réalité c'est plutôt ça ! J'ai du mal à me dire cependant que c'est pleinement la cause de mon problème et que je n'y suis pas pour quelque chose, que ce n'est pas entièrement de ma faute si je suis comme ça. Le fait de discuter avec ma soeur m'a ouvert les yeux sur plusieurs choses à propose desquelles je m'en veux aussi de ne pas les avoir vues plus tôt, mais ce qui est fait est fait ! Tout cela et la façon dont elle parlait semblait arriver à la conclusion que c'était des "mauvais parents" en quelque sorte. Et c'est en partie ça que j'ai du mal à accepter. Le fait qu'ils ne soient pas attentifs aux problèmes (par rapport à ma soeur surtout), le fait qu'ils aient des jugements arrêtés sur trop de choses, le fait que ma mère fasse (un peu trop, je ne sais pas) attention à la façon dont je suis, ça ne fait pas d'eux des mauvais parents pour autant. Je sais qu'elle fait ça pour moi, pour mon bien, alors j'ai du mal à comprendre en quoi ça aurait peut être pu déclencher mes crises... C'est sûrement comme un verre qui se remplit de gouttes d'eau peu à peu : il finit par déborder. 

Plusieurs fois j'ai eu envie de parler à ma mère de la boulimie, mais je sais déjà ce qu'elle pense puisqu'avant je pensais un peu comme elle et que je me disais "c'est facile d'arrêter des crises et de se retenir de manger, il suffit d'un peu de volonté ! " (Encore un truc que je disais exactement comme elle, sans rien savoir de ce problème et sans réfléchir...) Je me dis même que ça va être pire de lui en parler puisqu'elle ne comprendra pas, qu'elle me jugera et me regardera de travers sans comprendre le pourquoi du comment. A midi aussi j'ai failli en parler à mon père. Heureusement que je ne l'ai pas fait parce que lui ça aurait été l’incompréhension totale je pense, il n'aurait pas vu le réel problème et il serait carrément passé à côté à mon avis, et il l'aurait forcément répété à ma mère même si javais été contre. Donc j'aurais eu certainement quelques remarques de ma mère pendant les repas, faisant mine de ne rien savoir.

Dans tous les cas, ce soir, pas d'envie de crise (ça change un peu...) et je ne sais pas si c'est le fait de réaliser tout ça qui m'a aidé ou si c'est juste un bon jour. Mais ça reste tant mieux parce que je n'avais pas besoin de prendre encore plus de graisse que ce que je n'ai déjà. Mon objectif de maigrir un peu et d'être plus sèche reste inchangé ! Et j'espère que je ne ferais plus de crise, ou du moins pas avant un bon moment, parce que ça m'étonnerait qu'en une après-midi seulement j'ai résolu ce problème ! Je me dis que peut être je devrais aller voir un psy, mais ça me parait assez inutile et futile. Il y a tellement plus grave dans la vie qu'une boulimique complexée à cause de sa mère franchement...

S.